Le 18 mars 2021, Justice League version Zack Snyder sera visible. Une longe épopée pour cette version attendue depuis 5 ans.
Verra-t-on le montage Snyder’s Cut ?
Depuis que Zack Snyder a été mis sur la touche plus ou moins volontairement (on ne peut pas retirer la douleur du suicide de sa fille) en avril 2017, les spéculations vont bon train.
#Releasethesnydercut est le hashtag partagé par beaucoup de personnes qui souhaitent voir le montage voulu par Snyder. Il existe, il est avancé, mais on ne sait pas à quoi il ressemble.
Version plus que longue
En 2020, Snyder annonce que Justice League ressortira en version 4 heures sur la plateforme HBO Max pour le printemps 2021.
Critique du Snyder’s Cut
Nous y voilà, en ce 18 mars 2021, la version de Zack Snyder de Justice League est enfin disponible sur toutes les plateformes de VOD et sur HBO Max aux Etats-Unis. Alors, ce mastodonte de 4 heures vaut-il le coup ? On en parle !
Attente récompensée ?
4 heures. Ce projet maudit a enfin vu le jour avec plusieurs millions de dollars de budget alloué pour que Zack Snyder livre enfin sa version charcutée par Joss Whedon en 2017.
4 heures. La version de Justice League fait donc 4 heures. On peut le dire et l’avouer, c’est une version de travail plus qu’une version définitive. Il y a beaucoup de choses, mais surtout beaucoup de choses ajoutées pour développement. Nous avons la même histoire que celle sortie au cinéma. Les rajouts se font au début en guise d’introduction des personnages, de la menace, du background et une vingtaine de minutes à la fin pour ouvrir sur une suite qui ne verra sûrement jamais le jour (mais si les fans le veulent…). Et globalement, l’histoire est, certes, plus riche, mais elle n’est pas plus dense. Moins brouillonne que celle de Whedon pour sûr cependant, il reste quand même un ton et un rythme qui marquent.
Le ton est encore une fois dans la lignée de Batman V Superman, une ambiance lourde, pas de place pour la grivoiserie et la détente. On fronce du sourcil, on se bat, on tente de réunir la Ligue des Justiciers. La version un poil plus légère de Whedon est oubliée.
Le rythme est étrange. Entre les phases d’exposition qui installent on ne peut plus efficacement la menace, on a des situations moins tendues et un climax un poil moins fort. En ayant déjà vu la version cinéma, il n’est donc pas utile de vouloir être surpris. On sait à quoi on va s’attendre.
Les ajouts sont donc dans le développement. Il y a également une refonte totale de la bataille finale. Le lieu change, la teinte rouge disparaît et… c’est plutôt propre. A de rares occasions, comme des scènes rajoutées avec Henry Cavill ou Jesse Eisenberg, on sent un repiquage de séquences des deux anciens films. Incrustation de tête, de corps, scène montée à l’envers, il y a de quoi tiquer pour les plus pointilleux. Malheureusement, ce sont dans ces scènes que les effets spéciaux pêchent. L’incrustation est même surprenante avec cette fameuse scène de Luthor au début du film !
4 heures de trop ?
Le gros point positif au niveau des ajouts est la part assez importante faite aux visions cauchemardesques, au futur apocalyptique et alternatif. Deux voire trois scènes de ce type sont montrées et elles sont plutôt réussies et frustrantes. Verra-t-on un jour ce genre de futur ?
Il y a également des badasseries accrues du côté d’Aquaman, Wonder Woman et Flash. Cyborg est le personnage qui gagne le plus au chance avec un vrai background et une origin story propre et nette. Flash retrouve sa scène de sauvetage d’Iris et joue un rôle fort dans le climax. Climax qui assez fou graphiquement parlant. Flash semble en arrière-plan tout le long de l’histoire, ce n’est que pour mieux apporter des pistes à une échelle qui va au-delà du film.
Superman ne voit pas son histoire plus développée. Dehors la moustache effacée de Cavill, on a ici un Henry parfait, impressionnant et toujours aussi carré. Le costume noir lui sied bien au tein.
Justice League a donc sa version entière, comme un cadeau fait aux fans qui ont soutenu le projet. Oui, le film aurait mérité une version plus courte, mais oui, le film a aussi de quoi raconter et combler ses 4 heures.
Les ajouts sur Darkseid, Dessad et Steppenwolf ne font pas fauchées. les deux premiers sont vraiment charismatiques. Et les reshoots ? Ils sont dans la scène finale et ça fait plaisir de voir qui est revenu (si la scène n’était pas déa tournée…) ! La scène est importante, excitante et nous fait dire que ce DCU avait de la gueule.
SPOILER
On retrouve, dans le futur apocalyptique, Batman, Mera, Cyborg, DeathStroke et Flash (avec son look entraperçu dans Batman V Superman, c’est-à-dire avec la petite moustache !). Ils se cachent des parademons. La discussion se porte sur la perte de l’être cher. On entend une voix extérieure. C’est le Joker qui dit que Batman a perdu quelqu’un qu’il aimait. Il y a eu son père, sa mère mais aussi la femme qu’il aimait, Lois. Batman parle de la fois où il avait la vie de Harley Quinn entre ses mains et qu’il jure qu’il fera pareil au Joker. Le Joker propose une trêve.
Mais Superman arrive.
FIN SPOILER
Enfin la justice pour la Ligue ?
Justice League version Snyder est une version nettement meilleure que celle sortie au cinéma. Est-ce un bon film ? C’est encore différent. On retrouve la même essence. C’est moins épique que ça ne veut l’être tout en essayant de se démarquer d’un spectacle peut-être un peu trop net. Les nombreux ralentis, les phases d’émotions extrêmes sont renforcées par des choix pas toujours intelligents mais la densité du propos est là. On retrouve ainsi les mêmes sensations que dans Batman V Superman. Certes, le film est moins fort, moins prenant, puisqu’on sait que Superman ne fera qu’une bouchée de Steppenwolf, qu’on connaît l’histoire, qu’on a ce sentiment d’inachevé qui persiste.
Mais ce film permet de développer encore plus la grande histoire de ce DCU, cette histoire folle de futur à éviter, cette histoire fauchée en plein vol. Merci Flash d’apporter cette importance narrative au fil du film. Le personnage paraît plus effacé que les autres alors qu’il n’en est rien. On se sentirait presque déçu de ne pas voir la conclusion. Avouons-le. On l’est.